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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Modeliser la connaissance à partir de la theorie des graphes et de la complexite : le cas de l’astrophysique

Opération de recherche

Responsable(s) : Isabelle Joncour

La diffusion des connaissance et la construction des savoirs se heurtent à une même difficulté : la complexité et la multiplicité des informations. Cet état de fait introduit une confusion quant au choix des informations utiles à diffuser à l’extérieur de la communauté scientifique spécialiste d’une part, et d’autre part peut occulter les choix pertinents d’une stratégie de recherche innovante. Déterminer une structure dans l’espace des connaissances et identifier un comportement dynamique associé constitueraient une première dans l’histoire de la représentation des connaissances en sciences ; les conséquences d’une telle approche seraient tout autant d’ordre épistémologiques que pragmatiques, puisqu’elles amèneraient d’une part à considérer la connaissance scientifique comme un domaine quantifiable susceptible d’être soumis à une analyse et vérifications empiriques et d’autre part, proposeraient des processus opératoires pour aider :

- une diffusion adaptée des connaissances selon les publics et leurs objectifs
- les chercheurs à disposer d’un regard critique sur leur stratégie de recherche et sur leur discipline

Le projet principal ici est donc de proposer une modélisation des connaissances dans un domaine scientifique selon une démarche propre aux sciences empiriques. La connaissance devient alors objet d’observation avec des variables associées quantifiables et pour lequel des concepts épistémologiques, tels que les paradigmes de Kuhn par exemple, peuvent être testés « expérimentalement ». On étudiera plus particulièrement ici :

- 1 | La représentativité terminologique d’un champ de connaissances
- 2 | Les Graphes et la modélisation de systèmes complexes
- 3 | Les Graphes lexicaux et les « petits mondes ».

L’enjeu de ce projet de recherche appliqué aux domaines scientifiques, et plus spécifiquement ici à l’astrophysique, est de montrer à travers l’établissement de graphes, l’existence d’une structuration intrinsèque de la connaissance scientifique, dont l’établissement même constituerait la première base objective d’étude empirique de la connaissance en sciences. On part de l’exploitation de thesaurii existants pour le domaine de l’astrophysique (IAU, A&A, NASA) pour analyser une sélection issue du corpus spécialisé du domaine astrophysique. On se propose de l’appliquer dans le domaine de l’astronomie stellaire, plus spécifiquement de la formation des étoiles, thème autour duquel se regroupe une équipe du LAOG, auquel est rattaché J. Bouvier qui a suggéré de s’intéresser de prime abord à l’objet stellaire KH15D, étudié pour la première fois dans les années 2000 et autour duquel une polémique s’est développée pour identifier sa nature, polémique qui s’est récemment trouvée résolue au cours de l’année 2004 (voir référence corpus spécialisé).

Par rapport aux graphes lexicaux cités plus haut, on se propose de mesurer les occurrences de termes dans les corpus spécialisés à partir d’opérateur de logique floue pour dresser les cartes sémantiques autour des termes cibles ; cette approche a été récemment adoptée dans le cadre de la théorie cognitive pour simuler les mécanismes d’acquisition et de cognition du langage fondée sur la perception de catégories (Cangelosi A. et al, 2002) à l’aide des outils de logique floue (St Jacques et al, 2004).

Les forces : Ce projet développé par I. Joncour se fait en collaboration/concertation avec des mathématiciens et informaticiens (Saint-Jacques C. et Barrière C. de l’université d’Ottawa, Gaume B. de l’université de Toulouse, IRIT) des logiciens épistémologues et linguistes (Robert S., Université du Québec à Montréal, Institut des sciences cognitives) et avec des astrophysiciens de l’équipe de formation stellaire du LAOG. En outre, ce projet bénéficie d’un contexte privilégié de rencontres et échanges pluridisciplinaires dans un cadre régional très riche (Lecomte A., logicien épistémologue et linguiste de l’université de Grenoble 2, CLIPS, Roux S. et Lambert J. épistémologues et historiens des Sciences de l’université de Grenoble 2, Misbah C. Gordon M., Leibniz, physiciens spécialistes des systèmes complexes dans des laboratoires de recherche sous la co-tutelle de l’université de Grenoble 1).

Modalités pratiques : Analyse d’un Corpus spécialisé Astrophysique ; objet VH15D

Résultats envisagés : La connaissance en sciences se comporte-t-elle comme un système dynamique complexe de type petit monde ?