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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Construction politique des interfaces entre la science et la société

Opération

Responsable J. Michel, GREPH.

Il s’agit donc de se porter vers les conditions politiques de la production scientifique sans pour autant délaisser ce qui ressortit aux exigences spécifiques et internes de cette activité. Entre une sociologisation des productions scientifiques qui peut jouer comme une détermination a priori des trajets de la science et un dégagement a posteriori des méthodes retenues, il y a place pour penser les exigences de la science en tant qu’elles se révèlent et s’expriment nécessairement dans des situations socio-historiques concrètes.

C’est en ce sens qu’un rapprochement peut être tenté entre la question politique qui est (en principe) celle de l’inscription historique des valeurs dans des circonstances données qui sont toujours contraignantes et souvent contrariantes et la question de la « vérité » scientifique dans ses rapports avec son environnement social et culturel.

Description du projet scientifique et technique :

Sciences et société : une co-production.

L’hypothèse de recherche est technologique. Les sciences sociales (dont la science politique) sont à considérer mais dans cette optique, sciences de la nature et sciences de la société ne seront pas vues selon leurs conjugaisons ou leurs oppositions, ni selon leurs ressemblances ou leurs différences, mais en recherchant leur condition commune d’expansion, leur régime commun de rationalité discursive autrement dit leur techno-logie. Il y a lieu ici de comprendre la production de nouveaux savoirs.

La science comme ressource politique.

Ceci comprend l’enrôlement des savants (« engagés volontaires » ou « recrutés ») dans les projets politiques, l’institutionnalisation de groupes d’experts ou de sages, la place accordée à ces individus ou ces personnes morales dans les processus de délibération ou de décision.

Il ne s’agit pas seulement de voir les savants qui ont participé ou participent aux projets publics officiels mais de voir aussi ceux qui s’engagent dans des contestations de ces projets en devenant les porte-parole ou les avocats de certaines causes qu’ils délocalisent ou relocalisent (e.g. dans des instances internationales ou dans des ONG).

Références scientifiques et genèse des normes.

Peut-on voir dans l’activité de la recherche scientifique des modèles ou des expériences exportables vers le débat politique ? L’hypothèse scientifique se présente guidée par un souci de cohérence, de simplicité, de généralité, de prédictibilité,... il ne s’agit pas là de valeurs au sens moral ou politique du terme mais d’exigences qui structurent le débat (Putnam). En bref, ces présuppositions inhérentes à l’activité scientifique s’exportent-elles du monde académique au monde politique et par quels cheminements conduisent-elles à revoir la dichotomie fait/valeur ?

Les itinéraires culturels de la science.

La production scientifique emprunte, corrige, rectifie ou contrarie les héritages et traditions culturels. Deux aspects du problème se présentent ici :
- d’une part : le moteur des révolutions scientifiques est-il indépendant de bouleversements culturels et sociaux ?
- d’autre part et en sens inverse : qu’il s’agisse de la formation des grands domaines scientifiques (physique, chimie, biologie... e.g. au XIXème) ou qu’il s’agisse des débats qui ont lieu, davantage aujourd’hui, sur la portée des recherches, on note la part prise par les résultats et les projets scientifiques à la mise en évidence des valeurs que véhiculent nos cultures. Ce qui pose la question de la part prise par les questions scientifiques dans les évolutions socio-politiques.

Fort d’une expérience de quatre années de recherche sur les rapports sciences/société, le GREPH s’engage à poursuivre son travail :
- d’une part dans le cadre de son actuel séminaire sur les thèmes précisément énoncés ci-dessus.
- d’autre part par la réalisation d’un colloque les 16 et 17 mars 2007. Initiateur et concepteur de cette manifestation, le GREPH a d’ores et déjà acquis pour ces activités le concours du CERPHI (ENS-Lsh, Lyon) et de STOICA (INSA-Lyon). Un pré-programme de ce colloque est à ce jour établi dont la structure est celle désignée par les axes de recherche mentionnés dans le présent document.