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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Thème 2. L’insertion sociale des techniques

Responsable scientifique : Gresec (EA n °608)

La question de l’insertion sociale des techniques est centrale pour les sociétés contemporaines et elle est complexe. Contrairement à une vision simpliste et linéaire de leur diffusion, la notion d’insertion met en évidence les médiations existantes entre stratégies de production et usages sociaux (pour reprendre un découpage traditionnel). Dans ce domaine-là, la recherche possède un certain nombre d’acquis et de résultats dont il convient de valoriser les résultats pour mieux problématiser les nouvelles formes de médiation.

Equipes impliquées : le Gresec (ea n°608) de l’Université Stendhal est particulièrement impliqué. L’ensemble des équipes du cluster peuvent participer aux séminaires (et en particulier Roma-UPMF)

Nom des chercheurs impliqués : Pailliart, Caune, Miege, Bordeaux, Quinton, Cabedoche, Pignard, Cartellier, Romeyer, (Gresec), M-S Poli (Roma).

Compétences des acteurs sur le thème 2 et publications

La question de l’insertion sociale des techniques de l’information et de la communication (TICs), est centrale dans les activités du GRESEC comme dans celles d’autres laboratoires universitaires (UMR ou équipes d’accueil) ; la plupart des travaux, conduits pour certains depuis plus de 20 ans, sont basés à la fois sur des données empiriques (relevés par enquêtes) et sur une élaboration théorique qui permet de mettre en évidence la complexité des processus par lesquelles les TICs pénètrent les différents champs sociaux, et les organisations comme les pratiques individuelles d’information ,de culture et de communication. Ces résultats remettent en cause bien des perceptions courantes que l’on continue à trouver chez des décideurs, des experts, des professionnels et par conséquence chez des usagers : la diffusion des TICs est loin de correspondre à ce procès simple, univoque, inéluctable et provoquant par lui- même des changements sociaux et culturels décisifs.

En une dizaine d’années, le GRESEC, à lui seul, a développé sur cet objet des travaux donnant lieu à la publication de 3 ouvrages, 6 rapports de recherche (à la demande de commanditaires publics ou privés) et une vingtaine d’articles ; 12 Thèses de Doctorat ont été soutenues (10 sont en préparation) ; et il a contribué à l’organisation ou à la co- organisation de Colloques et de séminaires de recherche. Les directions de travail portent aussi bien sur l’insertion des TICs dans les organisations (y compris les nouvelles sociétés de production numérique), dans les territoires, dans l’enseignement et la formation (e- learning), dans la production agricole, dans la commercialisation des produits marchands, la conception des produits culturels et multimédias, la « nouvelle » télévision, ou l’information de presse. L’objectif est généralement de relier la formation des usages sociaux aux stratégies de production (c’est une perspective de ce type qui a également donné lieu à des travaux sur les usages de la téléphonie mobile « avancée »).

A noter le dernier ouvrage publié : La publicisation de la science, exposer, communiquer, débattre, publier, vulgariser, coordonné par Isabelle Pailliart, PUG, 2005 (qui fait suite à un colloque international organisé en 2004 à l’initiative du Gresec)

Au sein du Gresec, la formation doctorale comprend près de soixante doctorants et plus de vingt cinq chercheurs et enseignants-chercheurs.

Industries / Organismes partenaires du thème 2

Nom, intérêt, implication dans le projet : CCSTI de Grenoble, L’Hexagone de Meylan, l’Arsec de Lyon, France Télécom R et D (en cours de discussion)

L’objectif du thème 2 porté par le Gresec repose sur trois opérations. Et deux manifestations. Si ces opérations correspondent à des terrains spécifiques, et à des temps de recherche s’établissant durant l’année 2006-2007, elles ont cependant pour objectif de continuer sur les prochaines années, après un bilan établi à la fin de cette première période. Les deux premières opérations sont particulièrement en relation avec le CCSTI de Grenoble. Elles visent à analyser les questionnements actuels de cette structure, tels qu’ils peuvent ainsi se formuler, et à tenter d’aborder des éclaircissements.

En effet dans l’histoire des dispositifs de communication de la science vers le « grand » public, les centres de culture scientifique technique & industrielle (CCSTI) tiennent une place particulière. Depuis leur création, au crépuscule des années 70, par des scientifiques militants, essentiellement des physiciens (ou géologues), ils ne cessent de naviguer entre vulgarisation et pédagogie, valorisation et promotion, communication et médiation, animation et réflexion. Différents des muséums d’histoire naturelle, des musées techniques, scientifiques ou industriels, parce qu’ils ne gèrent pas de collection, mais semblables à eux dans leur pratique de l’exposition et des ateliers dits « pédagogiques » ou « de pratiques », ils « surfent » sur le temps présent et la prospective, entre information, actualité de la recherche, et anticipations scientifiques.

Issus dans leur grande majorité du terrain de la recherche ou de l’Université, les personnels qui composent les équipes permanentes des CCSTI ont bien souvent appris leur métier « sur le tas », et depuis 25 ans, bien peu d’entre eux ont pris le temps de formaliser ces savoirs et savoir-faire - tout comme l’institution universitaire qui n’a jamais embrassé la notion (et les pratiques) de culture scientifique technique et industrielle dans son ensemble mais l’a toujours découpée, segmentée, réduite, tantôt à la muséologie des sciences, tantôt à la communication scientifique et technique, tantôt encore à l’animation scientifique. Aujourd’hui, en 2006, c’est un euphémisme que de dire que la société a changé depuis les années 80. On pourrait donc supposer que les CCSTI ont eux aussi changé. Bien sûr, ils ne sont pas restés figés sur les pratiques et les « styles » de médiation de 1983, mais force est de constater qu’ils sont aujourd’hui confrontés à l’émergence de nouveaux acteurs, comme les services communication des universités, certaines collectivités locales, des acteurs d’autres champs culturels comme le spectacle vivant ou les arts dits « technologiques », ou à un renouvellement des pratiques de certains acteurs traditionnels comme les associations de loisir scientifique ou les musées. De surcroît, la confiance placée par la population dans les scientifiques et leur capacité à produire sans cesse des remèdes aux maux contemporains s’est sérieusement émoussée. Enfin, la construction Européenne a également fait évoluer la donne, en promouvant une approche plus délibérative, dite « sciences et société » plutôt que celle, certes peu formalisée mais non exactement semblable, développée par les CCSTI français.

Les CCSTI sont donc aujourd’hui confrontés à des questions de légitimité. Puisqu’ils ne sont plus les seuls à œuvrer en tant que professionnels dans la « méditation scientifique », quelles sont leurs spécificités ? Répondre à cette question induit la suivante : quelles orientations stratégiques pour les dispositifs de médiation « ccsti » ? Comment s’emparer à notre manière de l’impératif Européen « science dans la société » ? Et enfin quels regards analytiques sur les dispositifs mis en œuvre. Comment les optimiser ? Comment capitaliser ? Comment valider auprès des publics les intentions initiales ? Pour toutes ces raisons, et même si de nombreux CCSTI français sont déjà la voie du renouvellement et travaillent à construire des réponses à toutes ces questions, ils sollicitent la communauté scientifique et tout particulièrement les sciences humaines et sociales pour engager des travaux de recherche sur ces institutions, leur professionnalisation, les actions et dispositifs de médiation, la relation aux publics et aux nombreux partenaires scientifiques, éducatifs, économiques et institutionnels.