Séminaire de recherche ouvert : Littérature et médecine (XIXe-XXe siècles).

Conférence de Monsieur Claude Burgelin : "Psychanalyse / littérature 2007"

Les rapports entre psychanalyse et littérature sont-ils un débat fatigué, rendus obsolètes par les impasses et les méprises d’une lecture psychanalytique des textes de la « tribu psychanalytique » (désir, plaisir, jouissance ...) ?

Restent au moins la leçon d’écoute et la leçon de parole et d’écriture venues de la psychanalyse, sa mise en cause toujours valide du positivisme et des méthodologies qui se verrouillent sur elles-mêmes, les procédures d’imprégnation auxquelles la psychanalyse convie, le repérage des insistances, des résistances, des étrangetés.

Par ailleurs, l’étude d’un auteur ne peut délaisser les points nodaux que touche la psychanalyse même si on en esquive le lexique : le vrai et le faux, la présence et le manque, la vie et la mort, les relations aux espaces et aux temps, le traumatisme et sa réparation, la fonction des mythes et la mise en place de scénarios fantasmatiques, l’atelier du rêve, la question du biographique, le nom d’auteur, le dédoublement entre la scène de l’écriture et de la voix poétique et la scène de la vie et de l’histoire.

Dans cette reconsidération des rapports entre psychanalyse et littérature, on s’intéressera tout particulièrement à la démarche de Pierre Bayard : voir la littérature comme espace pour poser des questions à la psychanalyse, et on s’appuiera sur des auteurs contemporains : Duras, Leiris, Perec, Modiano, et sur Hamlet.

Bibliographie : Pierre Bayard, Peut-on appliquer la littérature à la psychanalyse ? Paris, Minuit, 2004.