Colloque international : « Médecine, sciences de la vie et littérature en France et en Europe, de la Révolution à nos jours. ».

Au XIXe siècle, avec le formidable développement que connaissent les sciences de la vie, le médecin devient un héros de la modernité. Nulle profession n’est plus présente en littérature. Les médecins eux-mêmes se font volontiers philosophes - de l’Idéologue Cabanis aux positivistes Claude Bernard, ou Émile Littré, et cette tradition ne dépérit pas au XXe siècle ; ils interviennent aussi dans le débat public ou se penchent sur les maux du corps social, se font enquêteurs, historiens, romanciers. Dans une société désenchantée, et dominée par un matérialisme mécaniste qui n’avoue pas toujours son nom, le médecin devient le modèle par excellence de l’herméneute, détenteur des secrets ultimes de la vie et d’un pouvoir sur les corps qui fait peur autant qu’il séduit.

Plus largement les sciences de la vie fournissent à la littérature et aux sciences sociales et humaines naissantes des paradigmes et des méthodes, des modes de représentation de l’homme et de l’univers que viendra troubler et renouveler au XXe siècle la psychanalyse. La construction et le langage littéraires sont affectés en profondeur, au XXe siècle, par les bouleversements qu’induisent les développements de la psychanalyse et des neurosciences - ainsi que par l’estompage des limites entre le mécanique et l’humain.

Les intervenants, spécialistes de littérature, et aussi philosophes, historiens, sociologues, linguistes, psychanalystes, médecins, échangeront leurs questionnements et leurs analyses pour dégager les sens et les effets de ce dialogue dans la culture et la société contemporaine.