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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Sciences, techniques, pouvoirs, fictions : discours et représentations, XIXème-XXIème siècles

Théâtre et psychanalyse dans le premier tiers du xxe siècle : le cas Lenormand

20 décembre 2006
17h30 à 19h, en salle C008 (entrée par la salle C006).

Bernadette Bost

L’auteur dramatique Henri-René Lenormand (1882-1951), qui a été un des contemporains favoris de metteurs en scène du Cartel comme Georges Pitoeff et Gaston Baty, s’est beaucoup intéressé à la psychanalyse et a pour personnages, dans plusieurs pièces, des malades et des thérapeutes, en particulier dans Le Mangeur de rêves (1922). Il commente longuement, dans son autobiographie Confessions d’un auteur dramatique (1949-1953), ses rapports avec Freud et le freudisme et ses rencontres avec des « névrotiques » analysés. Lui-même adopte parfois la posture et la fonction de l’analyste, ce qui ne l’empêche pas de se montrer critique vis-à-vis de certains aspects de la méthode freudienne.

Son cas est intéressant parce qu’il reflète l’intérêt d’intellectuels et artistes des années 10 et 20 notamment dans les milieux des expatriés réfugiés en Suisse pendant la guerre pour la question de l’inconscient et les nouveaux traitements de la maladie mentale. Chez Lenormand, cet intérêt se double d’une fascination pour Strindberg qu’il partageait avec d’autres dramaturges alors à la mode comme Jean-Victor Pellerin - et d’un goût marqué pour l’introspection. Il s’inscrit parmi les représentants d’un « théâtre intime » à la française, oublié aujourd’hui par les metteurs en scène mais qui retient l’intérêt des chercheurs.