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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Projet 3. Imaginaires et représentations des sciences et des techniques

Colloque international et interdisciplinaire : "Du corps enchanté au corps en chantier"

29 novembre 2006 - 1er décembre 2006
Amphithéâtre de la MSH-Alpes - 1221, avenue Centrale - Domaine universitaire - Saint Martin d’Hères
contact : Patrick Pajon, Philippe Walter

PDF - 285.5 ko
Colloque international "Du corps enchanté au corps en chantier"
Programme complet du colloque

Comité scientifique : J.-M. Barthélémy (université de Savoie, Psychologie), B. Fantini (université de Genève, Histoire de la médecine), C. Fintz (Grenoble II, Littérature), M. ida (Minatec, Membre honoraire), D. Le Breton (université de Strasbourg, Anthropologie), P. Pajon (université de Grenoble III), M. Viegnes (université Grenoble III, Littérature), P. Walter, J.-J. Wunenburger (université de Lyon, Philosophie).

Comité d’organisation : N. Auzas, V. Costa, C. Fintz, P. Walter.

- Contact : Eliane Saint-Laurens : 04 76 82 41 49 - eliane.saint-laurens (à) u-grenoble3.fr.
- Conception graphique : Nataliya de Marinis
- Mise en page : service de communication de l’université Stendhal-Grenoble 3

Le présent colloque souhaite explorer le modèle du corps enchanté / corps décomposé et recomposé par enchantement. Les contes proposent en effet tantôt un corps morcelé, hybride, monstrueux, tantôt, comme dans le cercle magique du contage, laissent envisager l’existence d’un corps plénier et communiel. Quels mythes ou mythologies sont à l’oeuvre dans ces (re)constructions imaginaires : le corps relèvet- il d’un modèle fermé, symbole de l’intégrité ou d’un modèle communiel, ouvert à la dimension intersubjective ? Se prête-t-il à la mutation, en tant que puissance ouverte et indéfinie ?

Mais ce corps enchanté est, étonnamment, aussi celui, en chantier, des technosciences  : objet modifié, hybride aux limites élastiques et labiles où s’établit un dialogue entre le bios et l’intelligence artificielle par la médiation de l’imaginaire. Qu’est-ce ce « corps » neuf ou inouï dont nous entretient, à la manière d’un conte, le néoimaginaire des techno-sciences ? N’y a-t-il pas conflit entre le désir de cohésion, la volonté d’intégrité et d’unicité que symbolise le corps en tant qu’enveloppe identitaire, et les formes d’intrusion et de reconfiguration qu’il subit actuellement ? Quelles sont les formes de résistance générées à l’encontre des fantastiques réalités désormais envisageables - lesquelles ne manquent pas d’inquiéter et donc d’activer notre réactivité imaginaire ?

À cette rencontre interdisciplinaire, où la question de l’imaginaire du corps mutant est centrale, sont conviés, outre les littéraires, des psychologues, sociologues, philosophes, artistes, ingénieurs et concepteurs des micro- et nano-technologies. Nous espérons contribuer à penser ce corps neuf qui surgit, à la confluence de l’ancien paradigme anthropologique, dont le conte est l’exemple prototypique, et d’un paradigme naissant, représenté par les techno-sciences et relayé par les oeuvres littéraires et artistiques, qui déploient l’image d’un corps inouï aux potentialités élargies.

On pourra tantôt se limiter strictement au domaine du conte (traditionnel ou contemporain), tantôt établir des passerelles entre le paradigme du corps, tel que nous l’a légué la Renaissance, et celui, mutant ou fantastique, qu’imaginent l’art, la littérature et la science-fiction depuis deux siècles. Une part spéciale sera réservée aux techno-sciences qui travaillent actuellement à l’hybridation du vivant et de l’intelligence artificielle, et à l’exploration de ce corps en voie de configuration, dont nous envisagerons les implications sociales, technico-biologiques, éthiques et artistiques. C’est à partir de ce corps (ré)enchanté qu’on espère pouvoir pleinement appréhender toute la part d’imaginaire dans la construction (sociale, littéraire et esthétique) du corps et qu’on tentera de faire dialoguer sciences dures et sciences sociales autour de ce qui pourrait être la première pierre d’un projet relatif à la constitution d’une science de l’homme intégral.