2ème journée du séminaire Science-fiction

Stéphanie Chifflet (Université Stendhal Grenoble) : travaillant sur les mythes cosmogoniques (donc sur l’anthropogonie), je voudrais aborder l’amélioration du corps humain en tant que nouvelle anthropogonie, non plus divine mais humaine. Ceci est à mettre en lien avec la (re)définition de la médecine, des médecines (cf. les derniers ouvrages de J-J Wunenburger et de L. Boia) et avec des motivations anthropologiques fondamentales. Une oeuvre de SF serait mise en parallèle avec des pratiques contemporaines ou futures (par exemple, les projets des transhumanistes et leur réception dans la société américaine et une oeuvre de science-fiction. Les notions d’anthropotechnie, d’amélioration etc. pourraient aussi être confrontées à l’imaginaire de la performance et à l’imaginaire du handicapé, à la redéfinition de la "santé" (comme objet imaginaire).

Jérôme Goffette (Université Lyon 1) : je m’en tiendrai à une présentation de l’essai qui vient de paraître L’anthropotechnie ou le modelage de l’humain (Vrin), et de celui que je suis en train de terminer, Anthropotechnie : le bricolage de l’humain (Réflexions prospectives sur l’humanité modifiée. Le premier tend à montrer l’émergence de pratiques de transformations faites par des médecins tout en n’étant pas médicales mais essentiellement amélioratives. Le second, sur ce cadre, s’essaie à un exercice de prospective, en s’appuyant sur une méthodologie issue de la philosophie de l’imaginaire, avec des documents sources puisés dans la mythologie et la science-fiction.

Sylvie Allouche (Universités Paris 1 et Lyon 1) présentera son travail de thèse en cours intitulé Les Interventions bio-technologiques sur le corps humain dans la « speculative Fiction ». Le développement actuel des biotechnologies promet de faire passer dans le monde réel le pouvoir de manipuler le corps humain qui faisait jusqu’à présent partie de la science-fiction. Conformément à la démarche que j’ai déjà suivie dans mon mémoire de D.E.A, je propose de considérer les auteurs de science-fiction comme des éclaireurs de la réflexion philosophique dans certains domaines spéculatifs. Je compte donc dans mon travail de thèse, répertorier et analyser les différentes façons, imaginées dans la science-fiction, de transformer et de manipuler le corps humain, en m’intéressant à la façon dont les problèmes psychologiques, éthiques et politiques reliés y sont posés. Seront abordés, entre autres, les thèmes du clone, de l’androïde, du mutant, du surhomme et du cyborg.