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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

La formation des cadres de l’action publique

Opération de recherche

Responsable(s) : Gilles Pollet

Dans le cadre des interventions de l’Etat central, on pourra se focaliser sur des instances spécifiques de formation et de certification des compétences au plan national : grandes écoles ou écoles d’application (Polytechnique, Ponts, Mines, ENA, ENSAE, ENS, ENTPE... pour ne parler que du cas français). Il sera alors particulièrement intéressant de questionner un certaine nombre de réformes importantes qui ont marqué les cursus de formation des Grandes Ecoles mais également de s’intéresser à certains cursus universitaires qui se spécialisent dans la formation des futurs managers du secteur public (masters professionnels notamment). La question étant de savoir si les types de formations de ces deux filières d’enseignement du supérieur sont convergentes ou au contraire très différenciées.

On essaiera également de questionner cette éventuelle « exception française » en essayant de la comparer à d’autres modes de formation des élites chez certains de nos voisins proches (Suisse, Belgique, Grande-Bretagne, ...) ou dans des systèmes nationaux souvent donnés en contre-exemple (Amérique du Nord, Japon), ou encore dans des pays émergents (Chine, Inde par exemple) [1]. Au plan supranational enfin des instances telles que le Collège d’Europe à Bruges et à Varsovie, ou encore l’Institut d’Administration Européenne de Maastricht, fournissent de bons laboratoires pour interroger les savoirs légitimes et légitimant que l’on tente d’imposer dans la formation des futurs cadre des politiques publiques européennes.

Les entités locales ne sont toutefois pas en reste et possèdent également leurs propres institutions de formation, des prémices historiques à travers la formation des administrateurs urbains via l’Ecole Nationale d’Administration Municipale (ENAM) jusqu’à l’actuel CNFPT et l’INET en passant par les Instituts Régionaux d’Administration ou encore les Centres de Préparation à l’Administration Générale (CPAG) des IEP.

Concernant la production de savoirs endogènes aux instances de gouvernement, un observatoire privilégié sera offert par l’étude des gouvernements locaux et notamment urbains, ces derniers ayant constitué historiquement l’un des tous premiers cadres d’institutionnalisation de ces savoirs. On peut ainsi se poser la question de savoir en quoi des entités institutionnelles, telles les régions, les départements, les instances intercommunales, les métropoles, permettent - ou non - de constituer et de légitimer des savoirs de gouvernement spécifiques. Ces dernières constituent des terrains d’enquêtes appropriés pour questionner la production de savoirs de gouvernement. Que l’on pense ici aux procédures évaluatives développées au sein des conseils régionaux notamment, ou encore aux formes managériales nouvelles initiées ici ou là, dans les mairies centrales des grandes métropoles, ou encore dans le cadre des communautés urbaines. Que l’on songe également aux instances intercommunales qui sont amenées à « inventer » des procédures et des dispositifs de gouvernement.

Deux grands types d’opération de recherche sont ici programmés :

- Des ateliers de recherche, avec un support internet, seront tout d’abord organisés autour des deux thématiques retenues : l’une portant sur les savoirs et écoles de formation des cadres de l’action publique ; l’autre sur les savoirs endogènes et propres aux instances et dispositifs de gouvernement. Il s’agira dans un premier temps de réaliser un inventaire historiographique et bibliographique précis sur ces sujets, de déterminer quelques laboratoires spécifiques, à visée comparative, et de programmer de premiers entretiens exploratoires ainsi que la recherche des sources de première main.

- Il s’agit dans un second temps, et à plus long terme de produire, deux ouvrages collectifs. Le premier (2007), qui peut tirer partie de recherches existantes, sera centré sur l’action publique urbaine et les savoirs de gouvernement à partir du cas de la métropole lyonnaise. Il sera préparé grâce à l’organisation d’un colloque sur ce thème prévu fin 2006/début 2007. Le second ouvrage, programmé plutôt sur 2008, portera sur « l’analyse comparée des savoirs et écoles de formation des cadres de l’action publique ».

Equipe

Chercheurs de l’axe « Action Publique » de l’UMR 5206 Triangle :
- Camilo Argibay, doctorant en science politique Lyon 2 (réseaux militants, socialisation politique)
- Julie Gervais, doctorante en science politique Lyon 2 (politiques de formation, grands corps de l’Etat) ;
- François Laplanche-Servigne, MCF 04, IEP Lyon (politiques de formation de la fonction publique territoriale)
- Harold Mazoyer, ATER en science politique Lyon 2 (instruments et savoirs économiques, politiques locales de transport) ;
- Renaud Payre, MCF 04, Lyon 2 (gouvernements urbains, circulation des savoirs de gouvernement, réseaux de ville) ;
- Gilles Pollet, Pr 04, IEP Lyon (gouvernements et personnels administratifs municipaux, politiques sociales)

Chercheurs de l’axe RIVES de l’UMR 5600 Environnement, Ville et Société (EVS) :
- Sébastien Gardon, doctorant Lyon 2-Rives ENTPE (politiques locales de transport, gouvernement local)
- Stève Bernardin : expertise, politiques de sécurité routière

Intervenante extérieure :
- Cécile Robert, CR CNRS, CERAPS, Lille (politiques européennes, sciences de gouvernement en Europe), associée au projet.

Notes

[1] On compte mobiliser ici certains collègues de l’Institut d’Asie Orientale (IAO), notamment Eric Seizelet et Yveline Lecler pour le Japon, Stéphane Corcuff et Christine Cornet pour la Chine. Vincent Michelot, membre de l’UMR Triangle, serait également mobilisable pour l’Amérique du Nord. Ces collègues pourraient rejoindre le l’équipe du projet dans un second temps (2007).