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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Structure scientifique du cluster

Rapport d’évaluation scientifique n°2

18 octobre 2006
contact : Dominique Pestre

Second rapport de D. Pestre, conseiller scientifique du cluster 14. Directeur d’Etudes à l’EHESS. Centre A. Koyré

Dans le rapport que j’ai remis le 15 mars 2006, je notais :

1) que la région disposait non seulement d’un très fort potentiel en sciences et technologie mais aussi d’équipes de grande qualité dans le champ de l’étude des sciences - et que le programme du cluster 14 était une bonne occasion de le mettre en ordre, de le mobiliser.

2) que, même si la mise en route avait été un peu longue, il semblait que ce moment était derrière nous, qu’une osmose était en train d’advenir, que des résolutions avaient été prises pour adapter le dispositif proposé dans le premier programme - que le cluster 14 était en excellente voie

3) que, à la suite d’une journée de travail avec tous les responsables de projet, nous avions convenu que deux adaptations étaient souhaitables pour muscler le dispositif en termes intel¬lectuels. Quatre des axes initiaux de travail n’étaient pas directement affectés. Il s’agissait de :

1) L’axe 1, portant sur la fabrication des sciences, sur les sciences et leur déploiement intellectuel, leurs diverses manières d’avancer et de s’assurer de leurs résultats. La philosophie et les théories de la connaissance constituent les paradigmes dominants de cet ensemble de projets. 2) L’axe 3, portant sur les représentations des sciences dans le corps social, sur la fabrique des imaginaires associés aux sciences et aux techniques, notamment des imaginaires médiatiques, romanesques et de science fiction — et au poids de ces représentations dans les attitudes d’ac¬compagnement ou de défiance vis-à-vis des sciences. 3) L’axe 4, portant sur la formation des scientifiques et des ingénieurs, mais aussi sur la didactique des sciences et des techniques, deux sujets essentiels à soutenir fermement. 4) L’axe 6, finalement, portant sur les sciences de gouvernement, sur les technologies de management des hommes et des choses, sur la gouvernance scientifique et technique

Pour les axes 2 et 5, la réunion du 10 mars avait conclu à deux choses. D’une part qu’il était de toute première importance de financer la quinzaine de projets proposés sous ces intitulés parce qu’ils étaient décisifs et vitaux d’un point de vue social et intellectuel, qu’ils étaient au cœur même des questions les plus difficiles, au cœur des questions politiques (en rapport aux phénomènes d’innovation) que posent nos so¬ciétés de la connaissance ; en bref que les axes 2 et 5 devaient être financés parce qu’essentiels et qu’on pouvait faire confiance à leurs porteurs pour les mener à bien.

Toutefois, parce que ces questions étaient plus neuves et complexes que les précéden¬tes, et parce qu’elles impliquaient un grand nombre d’interactions dans le social (place des media, mouvements contestataires, interfaces de tous ordres, etc.), elle n’étaient pas passibles des approches disciplinaires classiques — et qu’il convenait donc d’organiser en parallèle des confrontations intellectuelles plus larges.

La proposition à laquelle nous étions arrivés à la réunion du 10 mars était donc :

1) de mettre sur pied deux séminaires transversaux, autour d’objets nouveaux ; à savoir un séminaire de réflexion sur l’articulation des sciences et des techniques avec les autres formes de savoir disponibles dans la société, et avec le politique et la démocratie ; le second séminaire devait porter sur les différentes acceptions de la notion de « conver¬gence » aujourd’hui - notion polysémique s’il en est, mais d’une réelle importance

2) de concevoir un séminaire exploratoire commun à tous les chercheurs de la région, un séminaire d’une haute visi¬bilité, portant sur les questions les plus complexes, dont les textes et débats seront rendus publics - et dont j’ai accepté, au côté de Mme Le Marec, d’assurer la programmation et l’animation.

En ce milieu d’octobre, je dois dire que tout s’est mis en place comme prévu. Je suis notam¬ment venu installer le séminaire commun le 28 septembre, un site de discussion où sont postés les textes a été créé - et les discussions me semblent conformes à ce que l’on peut souhaiter. Les projets sont effectivement en cours et le dynamisme, la volonté de réussir, de s’adapter et de travailler de conserve sont maintenant très forts. Les engagements sont solides et suivis d’effet, et la coordination du projet offre, sous la direction actuelle et efficace de Jean-Claude Zancarini, les garanties dont nous avions besoin.

Mes conclusions sont donc claires. Je les énoncerai en trois points :

1) les thématiques que le cluster 14 se propose d’aborder dans les quatre années à venir sont d’une extrême importance politique et sociale puisqu’il s’agit de comprendre comment sciences et société interagissent aujourd’hui ; il s’agit de comprendre les dynamiques multiples des sciences et techniques d’une part (comme d’aider à leur développement) et, symétriquement, de bien saisir et analyser les tensions de tous types engendrés par ces développements dans le corps social tout entier : compré¬hension en profondeur des dynamiques sociétales actuelles autour de ces questions ; propositions de scénarios pour confronter les points de vue et sortir des crises ; analyse fine des craintes : quant à l’environnement et à la santé publi¬que (avec demandes des pré¬cau¬tions prises), quant aux effets sociaux indésirables des progrès techniques (et demande de mesures d’accompagnement), etc.

Les questions que portent les chercheurs du cluster 14 sont donc capitales dans le monde d’aujourd’hui — et notam¬ment pour une région très en pointe techniquement, scientifi¬que¬ment et industrielle¬ment - mais où la contestation sociale est aussi très vive

2) Les membres du cluster sont des chercheurs de qualité, leur volonté de collaboration, d’ouverture et de déplacement intellectuel est très forte. Elle s’est manifestée lors des séminaires de direction, et les propositions supplémentaires et vraiment porteuses d’avenir qui en ont émergé sont effectivement mises en pratique. Les séminaires de travail proposés occupent tous des nœuds stratégiques de réflexion ; entendus comme des moyens de suivi de la progression du programme en temps réel, ils sont la clé du succès.

La dynamique actuelle du cluster me semble extrêmement satisfaisante. Il s’agira bien évidemment de vérifier sur le long terme que cette mise en route très satisfaisante se poursuit mais il n’est aucune raison, en cette rentrée universitaire, de douter qu’il puisse en être autrement

3) J’apporte donc mon soutient sans réserve aux projets proposés dans le cadre du cluster 14 ; je renouvelle ma grande admiration pour la direction de celui-ci, une direction efficace et éclairée, soucieuse de réussite - et je recommande donc à la Région d’approuver le rapport qui lui est soumis et de financer l’ensemble du projet.

J’ai eu personnellement plaisir à travailler avec ces groupes et je continuerai à m’impli¬quer personnellement dans le travail du cluster (notamment par le séminaire central de réflexion dont j’attends les plus grandes choses). Le comité de direction du cluster, les responsables d’axes et moi-même avons par ailleurs convenu de faire des bilans d’étape - ce dont je vous rendrai compte

Lyon et Paris, le 18 octobre 2006 Dominique Pestre