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Cluster 14 | E.R.S.T.U.

Enjeux et Représentations de la Science, de la Technologie et de leurs Usages.

Communications des doctorants 2005, 2006, 2007

Sciences, technique et communication

13 mars 2009
contact : Bodin.Cyrille

"Journée des doctorants Cluster 14 région Rhône-Alpes", Résumé de présentation du travail de thèse.

Les notions de communauté scientifique et d’Espace Public sont étroitement liées. Une perspective historique révèle que la première est à la fois un sous ensemble et une logique fondatrice de la seconde. Cependant, l’Espace Public se transforme sur le temps long, de la domination de la sphère « médiatique rationnelle » à celle des relations publiques généralisées ; et voit sur le plan idéologique une mutation importante des normes de publicité, d’un modèle linéaire de communication à un modèle dialogique (forums et jurys citoyens, forums et blogs sur internet, Commission Nationale du Débat Public…). Ce plébiscite, observable sous forme d’indicateurs partiels et multiples, contredit la thèse d’une crise globale des processus démocratiques ; mais semble plutôt indiquer une transformation des rapports entre individus, communautés et sociétés.

Cette renégociation des rapports de force entre deux principes démocratiques, l’expertise scientifique et l’égalité citoyenne, entraîne de nouvelles formes de médiation entre Science et société, dans lesquelles les différents acteurs sociaux impliqués (Etat, hommes politiques, chercheurs, institutions scientifiques, associations) sont amenés à se repositionner et à redéfinir leurs stratégies de communication, souvent en fonction d’intérêts politiques ou subpolitiques. Dans le même temps, l’interpénétration croissante entre sciences et sociétés démocratiques libérales voit une mutation de la publicisation scientifique, où la vulgarisation est de plus en plus nécessaire, et cependant de moins en moins suffisante.

Dans le cadre d’une étude de l’économie politique de la communication scientifique, nous supposons que les chercheurs tendraient à se (re)positionner dans et par les différents modèles de publicisation (technocratique, décisionniste, dialogique), en fonction de normes, de valeurs, d’intérêts stratégiques ou d’idéaux ; tantôt personnels, tantôt institutionnels. Cette hypothèse principale sous-tend que le domaine de la communication, du point de vue de la communauté scientifique non spécialisée, soit perçue et employée à la fois comme une « zone floue » peu ou pas théorisée (ou suivant des modèles dominants à visée stratégique), et à la fois comme un champ stratégique dans lequel bâtir des alliances avec d’autres communautés et dégager de nouveaux espaces de liberté d’action.